Accélération de la décentralisation : Une impérieuse nécessité

Accélération de la décentralisation

Une impérieuse nécessité

Fruit de la conférence tripartite de 1991, la décentralisation permettra davantage aux populations, de prendre activement part à la gestion de leurs propres affaires, en boostant le développement local.

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Consacrée par la constitution de 1996, la décentralisation est un mode de gestion de l’État, dans lequel le législateur ou le constituant, reconnait aux collectivités territoriales décentralisée, la possibilité où le droit de s’administrer elles-mêmes. Elle postule par le législateur où le constituant, la reconnaissance des affaires locales, différentes des affaires nationales et implique qu’on accorde à ces entités chargées d’administrer les affaires locales, la personnalité juridique et l’autonomie financière. École de la démocratie au niveau local, la décentralisation offre également aux exécutifs communaux, la liberté de confectionner les plans communaux de développement. Dans cet exercice, les conseillers municipaux qui représentent les populations réparties en quartiers, communauté ou en groupement, assistent à toutes les étapes de confection, de ces plans communaux de développement, en présentant les besoins de ces différents groupes. Cela permet de résoudre directement et de manière ponctuelle, les problèmes auxquels les populations sont confrontées. Comme par exemple, l’entretien et le désenclavement des bassins de production, la fourniture en eau potable et en énergie électrique, entre autres.

Le ministre de la décentralisation et du développement local s’adresse aux maires et aux délégués du gouvernement.

Dans un État bilingue et multiculturel comme le Cameroun, la décentralisation répond mieux aux aspirations de développement et de cohésion nationale par rapport au fédéralisme. Il faut souligner, que tout système fédéral consacre un équilibre entre deux principes naturellement antinomiques : le principe d’autonomie des États fédérés et le principe d’association de ces mêmes États au sein d’un ensemble qui se superpose à eux. Le principe d’autonomie se fonde sur la répartition des compétences entre l’État fédéral d’une part et les États fédérés d’autre part. Ce procédé est résolu par la constitution. Ces dernières énumèrent de manière expresse les matières réservées dans l’ensemble fédéral. Exemple : les affaires étrangères, la défense nationale, les finances, l’économie, etc. Et resservent toutes les autres matières non énumérées aux États fédérés. On parlera alors de compétence d’attribution pour l’État fédéral et de compétence de droit commun pour les entités fédérées.

De même, dans un État unitaire décentralisé, il existe également des affaires dites nationales qui relèvent du pouvoir central, et des matières dites locales qui relèvent des entités décentralisées que sont les communes et les régions. Pourquoi ne pas simplement poursuivre l’accélération de la décentralisation qui garantit et consolide le caractère unitaire de l’État, et promeut une administration de proximité ?

Par Philippe Ganfeh