Grand dialogue national : Le mea culpa des ex-combattants

Grand dialogue national

Le mea culpa des ex-combattants

En exécutant l’hymne national du Cameroun, ils se sont engagés à rejoindre les rangs de la mère patrie.

C’était l’attraction du jour. Trente ex-combattant, des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest présents dans la salle inaugurale du palais des Congrès de Yaoundé, ont été choisis pour l’exécution de l’hymne national du Cameroun. Au regard de la mission bien remplie, ils ont été applaudis, car l’image parlait d’elle-même. Eux, qui hier étaient fâchés avec la République, à cause des problèmes de marginalisation évoqués par leur porte-parole, ils ont tenu à dire leur joie d’appartenir au Cameroun, terre de paix en exécutant « Ô Cameroon Thou Cradle of our Fathers ».

Ils ont ainsi saisi l’occasion de leur présence au grand dialogue national, pour demander publiquement pardon à la République entière. Car ils ont reconnu avoir été dupés et manipulés par des personnes sans foi ni loi, qui leur ont fait des promesses qu’elles n’ont pas tenues, notamment en termes d’emplois. Les obligeant quelques fois à descendre dans les rues et saccager pour revendiquer. Des revendications qui se trouvent résumées en ce que Yannick Kawa Kawa, leur porte-parole, a appelé la marginalisation et la discrimination dans la répartition des places aux différents concours. Il a à cet effet souhaité plus d’équité dans cette redistribution.

Toutefois, ils ont sollicité le soutien du gouvernement Camerounais pour les aider à rentrer convaincre leurs frères séparatistes qui sont restés en forêt, afin qu’ils déposent définitivement les armes et saisissent ainsi la main tendue du président de la République qui propose la paix et non la guerre, pour que le Cameroun reste un et indivisible. Pour les accompagner, des personnalités venues des régions touchées par la crise ayant provoqué le grand dialogue national. Au premier rang desquelles Ni John Fru Ndi, Chairman du Social Democratic Front, qui a d’ailleurs plusieurs fois été kidnappé par les séparatistes. A ses côtés, l’honorable Joseph Mbah Ndam, qui lui aussi a souffert de cette crise dans son Batibo natal. Egalement en bonne place, les femmes de la South West, North West Women Task Force qui ont tenu à venir dire leur adhésion au grand dialogue national.

Par Muriel Zang